Le foie, ma foi quel bel organe
Le foie est un organe extraordinaire et pour moi un seigneur qui accomplit quotidiennement des tâches de haute technologie. Il est indispensable à la vie et il faut vraiment en prendre soin pour garantir notre bonne santé.
D’un point de vue énergétique, le foie est contrôlé par le chakra du plexus solaire dont l’élément constituant est le FEU. Le plexus solaire gère aussi notre intellect et notre EGO. C’est par le foie que tout ce que l’on ingère (aliments, pensées, émotions) se transforme en énergie. Le plexus solaire est un chakra sensible, car sur le plan physique, il peut être perturbé par des aliments inadéquats et sur le plan psycho-émotionnel, il est la porte d’entrée de toutes les impressions extérieures qu’elles soient émotionnelles ou mentales ; d’où l’importance de cultiver un mental positif surtout au niveau des croyances et des émotions dynamisantes.
Le foie, selon la médecine chinoise, est l’organe qui assure la libre circulation de l’énergie depuis le bas du corps vers le haut (indirectement le sang). La libre circulation de l’énergie assurée par le Foie a une influence très profonde sur les émotions dont la colère. Le foie est rattaché à l’élément BOIS, au printemps qui est une période de renouvellement. Symboliquement le foie est aussi le siège des « colères ». Les gens colériques vont momentanément affaiblir leur foie, en se ruant sur les sucreries et le gras après la colère. Ils ont d’ailleurs une voix particulière : ils crient ! La colère est l’expression d’un déséquilibre du foie, et cela perturbe le mental, on finit par se faire des projections et va se raconter des histoires !
La médecine ayurvédique associe le foie à Pitta (Ranjaka-Pitta) qui est le responsable des processus de transformation. Et que Pitta a le don de se mettre en colère.
C’est au printemps, saison Kapha, qu’il est conseillé de faire une cure de détox du foie pour s’assurer qu’il soit au top de sa forme la saison suivante (saison Pitta) car il aura du boulot. En effet, en été, la nature nous met à disposition une grande variété de fruits et légumes, en vue de faire des réserves en micronutriments pour l’hiver. De plus, nous sommes aussi plus actifs car la durée d’ensoleillement journalier est plus longue.
Voilà pourquoi, il faut que le foie soit en bonne forme pour transformer tous les nutriments qu’ils soient physiques (l’alimentation) ou subtils (les pensées et les émotions). Ceci pour éviter de péter les plombs entre septembre et octobre, le pic de la saison Pitta, attention donc aux explosions de colère.
Explications…..
Commençons d’abord par dresser le portrait robot de notre foie.
Sa structure de macro à micro
Le foie est un organe brun-rouge qui pèse environ 1,5 kg chez l’adulte. Il se situe sous le diaphragme dans le quadrant supérieur droit de l’abdomen et s’étend à la région épigastrique.
Le foie se compose de 2 lobes principaux, le droit et le gauche (qui est un peu plus petit). Chaque lobe est divisé en segments. Les lobes droit et gauche sont séparés par une bande de tissu appelée ligament falciforme, ou ligament large, qui aide à maintenir le foie fixé au diaphragme. Une couche de tissu conjonctif, appelée capsule de Glisson ou simplement capsule, recouvre le foie.
Au milieu du foie, sous sa face inférieure, se loge la vésicule biliaire. Entre les 2 lobes, à la hauteur du hile du foie, l’artère hépatique et la veine porte pénètrent dans l’organe.
Source image : http://www.chuv.ch/transplantation/cto_home/cto-patients-et-familles/cto-patients-familles-foie.htm
Le foie est constitué bien sûr de cellules hépatiques (hépatocytes) organisées en travées autour des sinusoïdes (capillaires hautement perméables où le sang circule). L’unité fonctionnelle du foie est le lobule hépatique. Ses échanges avec le reste du corps se font pour la plupart à travers sa double irrigation sanguine (veine porte et artère hépatique propre), qui se termine par une multitude de capillaires jusqu’à l’intérieur du foie.
80 % des cellules du foie sont des hépatocytes mais il existe aussi d’autres types cellulaires : les cellules des canaux biliaires (cholangiocytes), les cellules endothéliales, les cellules de Küpffer (macrophages), des cellules stellaires dont la fonction est le stockage de la vitamine A, des lymphocytes hépatocytaires et des cellules ovales (cellules pluripotentes) qui assurent la régénération des hépatocytes et des cellules endothéliales.
Les lobules hépatiques.
Chaque lobule a la grosseur d’un grain de sésame plus ou moins de forme hexagonale. Le lobule est constitué de travées d’hépatocytes. Ces travées sont disposées de manière radiale autour de la veinule centrale (ou centrolobulaire). Les veines centrales se déversent dans la veine hépatique qui sort du foie et se jette dans la veine cave inférieure.
Chacun des 6 coins du lobule présente un espace inter-lobulaire (ou espace porte) qui contient :
- 1 artère hépatique
- 1 veine porte hépatique qui amène le sang veineux chargé des nutriments provenant des viscères digestifs
- 1 conduit biliaire inter-lobulaire qui amènera la bile au canal hépatique commun
- 1 vaisseau lymphatique
Les travées d’hépatocytes baignent dans les sinusoïdes du foie qui sont des capillaires dilatés et extrêmement poreux. Le sang de la veine porte hépatique et de l’artère hépatique traverse les sinusoïdes et se déverse dans les veines centrales d’où il part ensuite aux veines hépatiques puis dans la veine cave.
A l’intérieur des sinusoïdes, on trouve des macrophages stellaires ou cellules de Küpffer qui débarrassent le sang des débris tels que les bactéries et les globules sanguins usés.
A noter aussi que le sang et la bile circulent en sens opposé dans le lobule !
Le foie possède une caractéristique spéciale, soit reconstituer des parties qui lui ont été enlevées afin de continuer à fonctionner. Jusqu’à 80 % de la fonction hépatique peut être maintenue même après qu’on ait enlevé une grosse partie du foie. Le processus de régénération se poursuit pendant plusieurs mois jusqu’à ce que le tissu hépatique manquant soit remplacé. La durée de ce processus varie selon l’âge de la personne, la nutrition, la présence de dommages au foie et la quantité de foie qu’on a enlevée.
Le foie est un organe complexe qui assure bon nombre de tâches différentes, une merveille de technologie.
Les responsabilités du foie
Le foie est l’un des organes les plus importants de l’organisme. Il assure de nombreuses fonctions métaboliques et régulatrices. Sa seule fonction digestive est la production de la bile. La bile est un émulsifiant des graisses, préalable nécessaire à la digestion des graisses par les enzymes pancréatiques.
Les hépatocytes sont des cellules très polyvalentes ! Ils assurent environ 500 processus métaboliques complexes. Du point de vue biochimique, le foie est l’un des organes les plus complexes de l’organisme.
Outre sa fonction digestive, le foie est un organe vital du corps humain qui a un double rôle de stockage et de distribution. A la fois raffinerie, fabrique et entrepôt de stockage, le foie reçoit la presque totalité des molécules issues de la digestion.
Au niveau des fonctions métaboliques, cela consiste, pour le foie, à transformer tous les nutriments qui viennent du système digestif par le sang veineux via le système porte hépatique.
- Détoxication sanguine : le foie nettoie le sang des diverses substances xénobiotiques (comme l’alcool, les médicaments, les colorants, conservateurs, etc.). Pour remplir cette fonction, le foie dispose de nombreuses enzymes qui permettent la dégradation et l’épuration selon 2 voies principales :
- L’élimination rénale pour les produits hydrosolubles qui retournent dans le sang et quittent le corps via les reins. Par exemple, l’ammoniaque convertie en urée
- L’élimination biliaire pour les produits peu hydrosolubles qui sont rejetés dans la bile et reviennent ainsi dans l’intestin et sont éliminés par les selles.
- De plus, par le biais de la veine porte, le foie agit comme un filtre pour toutes les substances qui sont absorbées dans le tractus digestif.
- Métabolismes glucidique, lipidique et protidique : le foie sert de réservoir et de lieu de stockage pour les sucres en glycogène, les graisses (triglycérides) ; il fait la synthèse des lipoprotéines et du cholestérol et il tient une place centrale dans le métabolisme des protéines. A partir des acides aminés, il synthétise près de 90% des protéines plasmatiques et certains facteurs de coagulation.
- Rôle immunitaire et « nettoyage » du sang : le foie débarrasse les liquides corporels des éléments tels que des globules rouges usagés, des débris cellulaires et des bactéries par phagocytose.
- Sécrétion de la bile : le foie sécrète entre 0.6 et 1.2 litres de bile par jour. Ce liquide a 2 rôles essentiels : il émulsifie les lipides et élimine certains produits du métabolisme (hémoglobine et cholestérol synthétisé en excès). La bile est sécrétée par le foie, mais est stockée dans la vésicule biliaire.
- Catabolisme de nombreuses hormones : dont les hormones sexuelles, notamment les œstrogènes.
- Stockage de certaines vitamines liposolubles (A, D, B12) et réserve de sang et de fer et d’autres oligoéléments.
Lorsque les fonctions du foie sont dépassées, les enzymes du pancréas ne sont pas suffisantes pour finir la dégradation des nutriments en éléments nutritifs qui en provenance de l’intestin grêle, ne seront pas correctement filtrés, purifiés ni métabolisés dans le foie.
La partenaire du foie dans sa fonction digestive est la vésicule biliaire. C’est une sorte poche de tissu musculeux qui emmagasine la bile qui n’est pas immédiatement nécessaire à la digestion et qui a pour fonction de la concentrer. Quelquefois, la bile qui ressort de la vésicule biliaire est 10 fois plus concentrée que lorsqu’elle y entre.
La bile est produite par le foie en continu et va quitter le foie par le canal hépatique soit pour être stockée dans la vésicule biliaire, soit pour être déversée dans le duodénum.
Le canal hépatique commun sort directement du foie et va jusqu’à la bifurcation en direction de la vésicule ou du duodénum. Le canal cystique va de la bifurcation à la vésicule biliaire. Le canal cholédoque circule de la bifurcation jusqu’au duodénum. Et le canal pancréatique (ou de Wirsung) va du pancréas au duodénum.
La bile quitte le foie par les conduits biliaires qui convergent pour former le conduit hépatique commun qui descend en direction du duodénum. Sur son parcours, il s’unit au canal cystique, par lequel se vide la vésicule biliaire, et forme le conduit cholédoque qui s’unit au canal pancréatique pour former l’ampoule hépato-pancréatique qui s’ouvre dans le duodénum.
Régulation de l’arrivée de la bile dans l’intestin grêle
Quand il n’y a pas de digestion, le sphincter de l’ampoule hépato-pancréatique vers le duodénum est hermétiquement fermé et donc la bile reflue par le conduit cystique et va se stocker dans la vésicule biliaire.
Le principal stimulus pour vider la vésicule biliaire est une hormone intestinale CCK (cholé-cysto-kinine) qui est libérée dans le sang quand un chyme (bol alimentaire) acide et gras arrive dans le duodénum. Cette hormone stimule aussi la sécrétion de suc pancréatique (lipases) et détend le sphincter de l’ampoule hépato-pancréatique pour ouvrir le passage dans le duodénum.
Composition de la bile
La bile est une solution alcaline, vert jaunâtre qui contient des sels biliaires, des pigments biliaires, du cholestérol, des graisses et des phospholipides. Parmi tous ces composants, seuls les sels biliaires et les phospholipides contribuent au processus de la digestion. Le foie produit 0,5 litre de bile par jour.
- Les sels biliaires participent à la digestion en permettant d’émulsionner les graisses, c’est-à-dire de la disperser dans l’eau contenue dans l’intestin grêle. Émulsionner signifie disperser ou éclater les amas de longues chaînes d’acides gras en millions de gouttelettes de graisse pour faciliter l’action des enzymes digestives lipases. Au niveau de l’iléon, les sels biliaires sont réabsorbés dans le sang ; ils passent par le système de la veine porte et reviennent dans le foie qui va les sécréter à nouveau dans la bile : c’est le cycle entéro-hépatique
- Le principal pigment biliaire est la bilirubine qui provient de la dégradation de l’hémoglobine des globules rouges usés et qui est sécrété activement dans la bile. C’est la bilirubine qui donne la couleur jaune à la bile. La bilirubine est métabolisée dans l’intestin grêle par des bactéries et un de ses produits de dégradation est un pigment qui donne la couleur brune des selles.
- Le cholestérol sert à beaucoup de choses : il entre dans la composition des sels biliaires, des hormones stéroïdes et de la vitamine D. C’est un élément important des membranes plasmiques. 15% du cholestérol sanguin provient de l’alimentation et le reste 85% est produit par le foie.
Les graisses qui circulent dans le sang, se font sous deux formes essentielles : les triglycérides et le cholestérol. Ils sont complètement insolubles dans l’eau. Donc pour circuler dans le sang, ils doivent être liés à des transporteurs appelés lipoprotéines. Plus une lipoprotéine contient un pourcentage élevé de lipides et plus sa densité est faible.
Il y a 3 catégories de lipoprotéines :
- HDL ou High Density Lipoprotein. Elles servent à capter et transporter l’excédent de cholestérol de la périphérie vers le foie où il est dégradé et devient ensuite un composant de la bile. Ces HDL peuvent encore prélever du cholestérol sur les cellules des tissus et les parois des artères
- LDL ou Low Density Lipoprotein. Les LDL transportent le cholestérol vers les tissus périphériques où il sera utilisé pour synthétiser leurs membranes, synthétiser des hormones, produire de l’énergie (ATP) ou pour le mettre en réserve pour une utilisation ultérieure
- VLDL ou Very Low Density Lipoprotein. Le foie est la principale source de VLDL. Les VLDL transportent les triglycérides vers la périphérie et vers le tissu adipeux. Les VLDL, une fois qu’ils ont lâché leurs triglycérides, se transforment en LDL riches en cholestérol.
Les taux élevés de cholestérol ont toujours été liés aux risques cardiovasculaires, mais il faut différencier et savoir de quelle sorte de cholestérol on parle.
Si on a un apport élevé de cholestérol dans l’alimentation, cela inhibe un peu la synthèse du cholestérol dans le foie, mais pas en dessous d’une certaine limite de production minimale.
Dans l’apport alimentaire, le fait de manger des acides gras saturés ou insaturés a un effet important sur la quantité de cholestérol dans le sang. En effet, les acides gras saturés stimulent la synthèse de cholestérol par le foie, donc ils sont défavorables. Au contraire les acides gras insaturés accroissent l’excrétion du cholestérol ainsi que sa transformation en sels biliaires.
Les acides gras saturés sont essentiellement le beurre, les graisses animales et l’huile de palme, alors qu’on trouve les acides gras insaturés dans les huiles végétales pressées à froid et les huiles de poisson.
D’autres facteurs que les repas sont également important tels que : tabac, café, stress qui ont été mis en cause dans l’augmentation des LDL. Une activité physique régulière avec une bonne oxygénation produit une diminution des LDL.
Après toutes ces explications, vous comprenez que pour être en bonne santé, nous devons veiller à avoir un foie en parfait état de fonctionnement.
Après le printemps, c’est l’été et nous allons facilement profiter des terrasses en sirotant un apéro (alcool, charcuterie, viande séchée, fromage) ou aller à la plage prendre un bain de soleil et synthétiser de la vitamine D, ce qui va mettre notre foie à contribution.
Pour conclure, voici quelques conseils pour détoxiquer en douceur le foie au printemps. Vous pouvez :
- Favoriser les aliments à la saveur amère, telles que les artichauts
- Faire une cure d’hydrolats, au choix ou mélangés : Romarin, Ledum, Coriandre, Rose, etc.
- Vous masser la région du foie avec des huiles essentielles comme : Romarin verbénon (pas plus de 3 semaines), Menthe bergamote, Coriandre, Pamplemousse (pas d’exposition au soleil, car photosensible), Palo Santo (à diluer dans une huile végétale de préférence)
- Le jus de citron frais pressé à jeun le matin stimule la vésicule biliaire à expulser la bile, ce qui soulage le foie
- Faire une cure de détox spécifique du foie et vésicule biliaires pour aider à éliminer les petits calculs biliaires.
- Eviter les produits laitiers qui surchargent inutilement le foie, les mauvaises graisses, l’alcool, les excès de sucre et la viande.